La pandémie de Covid-19 a mis en lumière l'importance cruciale de la ventilation pour réduire les contaminations dans les espaces clos. Cependant, les recommandations actuelles sur l'aération se révèlent souvent insuffisantes. On vous en parle plus en détail sur cet article.
Face à la pandémie de Covid-19, de nombreuses initiatives visent depuis quelque temps à réduire les contaminations dans les espaces clos en se basant sur une meilleure ventilation. L’Allemagne a été le premier pays à insister sur l’importance de ce moyen de remédiation au début de l’automne 2020, très vite suivi par la France où le Directeur Général de la Santé a officiellement instauré il y a quelques mois l’aération des pièces parmi les gestes barrières.
Aujourd’hui, de nombreuses écoles, des commerces et des établissements recevant du public (ERP) s’efforcent d’appliquer les recommandations officielles d’aération des pièces pendant 10 minutes, trois fois par jour. Pourtant, une ventilation efficace dans une configuration donnée ne l’est pas forcément dans tous les lieux, et cette règle des 10 minutes 3 fois par jour est souvent largement insuffisante - comme l’ont démontré des enseignants qui ont eux-mêmes pris l’initiative de mesurer la qualité de l’air dans leurs salles de classe.
A l’instar de ces professeurs, nombreux sont ceux qui se ruent désormais sur les capteurs de CO2 pour vérifier la bonne ventilation d’une pièce en temps réel. Néanmoins, la qualité métrologique des capteurs proposés sur le marché est très hétérogène.
AirLAb, sous la tutelle d’AirParif, analyse depuis maintenant trois ans la précision des micro-capteurs disponibles sur le marché grâce à son challenge micro-capteurs. Il s’agit d’évaluer le matériel accessible sur le marché, en comparaison avec les analyseurs professionnels utilisés habituellement par les AASQA (Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air) et qui valent, eux, plusieurs dizaines de milliers d’euros. La conclusion de ce challenge est sans appel : il y a du très bon et du très mauvais, même parmi les fabricants qui prennent le risque de soumettre leurs produits à cette évaluation.
En tant que professionnels de la qualité de l’air, nous estimons qu’il serait dommageable que des fonds publics soient orientés vers du matériel imprécis, pouvant afficher des résultats erronés. Les nouvelles manières d’appréhender la qualité de l’air intérieur doivent être fiables, durables et efficaces. Dans cette optique, des capteurs nécessitant le renouvellement de nombreux et coûteux consommables, des recalibrations régulières ne seront évidemment pas synonymes de « durable et efficace » alors qu’il existe des flottes de capteurs garantissant une efficacité décennale. Le choix du matériel est donc primordial. Il nous faut saisir cette opportunité de déploiement pour installer du matériel de qualité et connecté afin de capitaliser sur les données collectées, mais également évolutif pour permettre d’élargir dans le temps le périmètre de polluants mesurés et les moyens de remédiation les plus efficaces.
La collecte et l’exploitation des données sont essentielles puisqu’elles nous permettent par exemple de déterminer la présence humaine, la densité d’occupation ou encore le taux de renouvellement de l’air dans une pièce. L’agilité de l’application Pando2 permet par exemple un réglage fin de la cadence des mesures permettant l’optimisation des enregistrements sur des plages horaires pertinentes, amenant une restitution en temps réel et sans aucune inertie qui rendrait instantanément obsolète des recommandations d’actions urgentes. Sur cette base, Pando2 propose d’inclure un indice du risque de contagion d’un espace clos en temps réel. La collecte d’informations liées à l’ouverture des fenêtres et des portes permet en outre de formuler des recommandations de ventilation éclairées, en temps réel et adaptées aux lieux surveillés.
Il est également important de disposer d’un système évolutif permettant d’évoluer vers la mesure des particules fines (PM10 / PM2.5 / PM1) par exemple mais aussi d’autres polluants ayant des impacts avérés sur la santé et la productivité.
La qualité de l’air extérieur doit également pouvoir être prise en compte, sur la base des données ouvertes officielles ou de micro-capteurs, afin de pouvoir recommander une ouverture de porte plutôt que celle d’une fenêtre lors d’un épisode de pollution atmosphérique, voire préconiser l’horaire et la durée d’aération les plus adaptés sur cette base.
Enfin, ces initiatives d’équipement que nous saluons doivent permettre à court ou à moyen terme d’aborder le problème dans sa globalité. De plus en plus de solutions de remédiation et de traitement de l’air apparaissent sur la marché, mais l’INRS a publié un avis en novembre 2020 sur la difficulté de valider certaines méthodes de purification. Le fait de produire des polluants secondaires lors de la mise en place de certaines solutions inadaptées avait déjà été démontré par l’ANSES dès septembre 2017.
Il est à ce titre d’autant plus urgent d’être capable de mesurer le spectre le plus large possible de polluants afin d’évaluer l’efficacité des solutions mises en place. Il convient ensuite, dès à présent, d’intégrer les impératifs d’efficacité énergétique dans cette démarche, ce qui passe nécessairement par l’exploitation des données et le pilotage efficient des systèmes de ventilation et de purification de l’air.
Pando2, société à mission, souhaite mettre à profit son expertise dans la gestion de la qualité de l’air pour appréhender de manière structurée et raisonnée ces nouvelles problématiques révélées par la crise sanitaire actuelle. La ventilation est un levier puissant de lutte contre la pandémie, mais il nous faut appréhender le sujet dans sa globalité afin d’être en mesure de capitaliser sur ces premiers déploiement de capteurs pour se réserver la possibilité de lutter ensuite et le plus rapidement possible contre la 3e cause de mortalité prématurée : la pollution de l’air !